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Le marketing électronique, un des freins de la relance de l’industrie touristique
Une journée d’étude, intitulée «Industrie touristique en Algérie, opportunités et défis», a été organisée dans le sillage de l’édition Cirta Siaha-2024, abritée par la maison de la culture Malek Haddad de Constantine. La thématique du marketing électronique a constitué le thème prépondérant de la journée d’étude et a été au centre des débats. Selon les opérateurs et autres universitaires conviés à l’occasion, peu d’agences de tourisme et voyages y ont recours. C’est l’un des «trois freins» à l’industrie touristique en Algérie, en plus du parc hôtelier très maigre et de la médiocrité des prestations fournies.
R. Boukous, enseignante (Hôtellerie et tourisme) à l’université de Constantine, a présenté une communication sur le «marketing électronique» se rapportant aux agences de la wilaya de Constantine, ce qui est valable pour les agences des autres wilayas. Elle affirme que l’usage du marketing électronique est quasi-inexistant au niveau des 60 agences de tourisme et voyages que compte la wilaya de Constantine.
L’activité touristique au sein de la wilaya de Constantine, constate-t-elle, est «freinée», car la plupart des agenciers centrent leurs activités sur les visites aux lieux saints de l’Islam (Hadj et Omra). «La priorité accordée au tourisme religieux, fait que le tourisme interne et réceptif, nécessitant innovation et usage des technologies avec les clients et les tour-opérateurs étrangers, prennent un sérieux coup et sont ainsi negligés».
A l’origine de ce disfonctionnement, explique-t-elle en outre, «la non structure du volet administratif au niveau des agences de tourisme, l’absence de communication et d’une stratégie de marketing ».
Lors de la séance débat, Nabil Oubira, chef de service Tourisme au niveau de la DTA d’El Oued, est revenu sur les boulets de l’industrie touristique : manque d’infrastructures, médiocrité des prestations offertes, absence d’une stratégie de promotion et de marketing concertées et étudiées.
Rachid Yaïci, modérateur des travaux, dans son intervention, a évoqué les lenteurs administratives et le manque de bureaux de changes de devises, susceptibles de booster l’activité touristique: «des participants de pays arabes conviés au salon, n’ont pas réussi à avoir leur visa, alors que la procédure a été accomplie normalement. L’ouverture de bureaux de change de devises se fait sentir, évoquée par des touristes étrangers qui ne trouvent pas où échanger leur argent pour le dépenser», note-t-il.
Azeddine Boulefkhad, président du club local de tourisme et vice-président de l’office local de tourisme ne digère pas le fait que la ville des ponts, aux nombreux atouts touristiques, ne dispose que de 20 hôtels!
«Constantine n’a pas bénéficié de zone d’extension touristique, à l’instar des autres wilayas», fait-t-il remarquer. «La loi de l’investissement est à réviser, notamment en ce qui concerne l’hôtellerie», ajoute-t-il.
Le représentant de l’office de tourisme de Skikda, quant à lui, a estimé qu’«il est indispensable de redynamiser les offices de tourisme auxquels il faudra rehausser le rôle au sein du conseil national du tourisme dont la réactivation a été annoncée et qui tarde à être concrétisée», avant de pointer du doigt les opérateurs de la téléphonie mobile qui, selon lui, «ne jouent pas leur rôle», tout en rappelant que «l’Etat ne cesse de faire des efforts dans ce sens et que le tourisme constitue même une des priorités du président de la République».
Lors de la synthèse des travaux de la journée, le modérateur a rappelé le rôle de la formation spécialisée, du marketing et de la promotion qui devraient être confiés à des spécialistes en la matière.