11ème festival culturel de la poterie de Maatkas (Tizi-Ouzou):

Un art et un métier à sauvegarder

La 11eme édition du Festival culturel local de la poterie de Maâtkas, à 30 kms au sud-ouest du chef-lieu de wilaya, s'est tenu sous le signe «un art et un métier traditionnels à préserver».

Lors de l’inauguration de cet événement, désormais régulier et qui suscite l’engouement de visiteurs, en présence du représentant du ministère de la Culture et des arts, du président de l’Assemblée populaire de wilaya, de l’Inspecteur général de wilaya, de la directrice de la culture et des arts et des présidents des deux assemblées populaires communales de la daïra de Maâtkas, les différents intervenants ont souligné la nécessité de préserver le métier de la poterie, un des plus anciens pratiqués par l’Homme.

Une virée à travers les stands achalandés de diverses pièces aussi belles les unes que les autres, permet au visiteur d’admirer la beauté de ces œuvres artisanales et artistiques. Ces pièces sont soigneusement confectionnées par les gardiennes de la tradition que sont les femmes, que ce soit de la commune de Maatkas ou d’autres communes de la wilaya de Tizi-Ouzou. En outre, le visiteur aura à admirer aussi la touche des autres potiers venus des wilayas hôtes participantes.

Une diversité d’objets, finement modelés avec de l’argile soigneusement mixée avec du tuf ou du sable, à la main, puis cuits au feu de bois de figuier principalement, et richement décorés avec des couleurs naturelles et des symboles pleins de significations, ornent les stands de l’exposition ouverte au CEM Ounnar Mohamed de Maâtkas qui abrite l'événement.

Lors d’une communication intitulée «Contribution des potières à l’enrichissement de la vaisselle et de l’équipement domestique du néolithique au 21ème siècle», le professeur Dahmani Mohammed a mis en exergue le rôle qu’ont eu à jouer les potières (qu’il a qualifiées de «trésor» dans la préservation et la valorisation des produits du terroir. «Ces femmes-trésor ont su protéger les différents aspects du produit local et le transmettre de génération en génération», a-t-il dit, entouré de ces femmes toutes fières et heureuses qu’on leurs rendent hommage.

Par ailleurs, le conférencier a souligné la nécessité de «protéger et sauvegarder les pièces anciennes produites localement, qui datent parfois de centaines d’années, en les regroupant dans des musés en vue de soutenir le secteur de l’artisanat, donc du tourisme, susceptibles de booster l’économie locale». Une table ronde intitulée «la résistances des potières à travers l’histoire» a été animée également par des enseignants de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. La manifestation est aussi un espace d'échange entre artisans et une opportunité pour les potiers d’écouler leur production.

Les visiteurs de cette nouvelle édition dédiée à la mémoire de l’ancien commissaire de cet événement, Mustapha Meziani, décédé en octobre dernier, ont eu droit à une démonstration de fabrication et de cuisson traditionnelles de poterie. A noter que des ateliers de poterie sont organisés au profit des enfants à l'occasion de ce festival dans un souci de transmission du métier.

                                                                                                 Djamel. B