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- Catégorie : Entretien
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Saci Hafouda gérant de la résidence (El Qoba, la coupole)
« Il faut s’ouvrir d’avantage au monde »
La résidence « El Qoba », (la Coupole) est probablement l’un des lieux d’hébergement les plus recommandés pour un séjour touristique dans la région d’Oued Souf. Un lieu où l’hôte sera à son aise car toutes les commodités y sont : Accueil et disponibilité du personnel et propreté des lieux à des tarifs très abordables. En somme, y séjourner, c’est joindre l’utile et l’agréable. La résidence a accueilli les invités de plusieurs wilaya dans le cadre d’échanges de visites touristique. Lors d’un moment creux, son gérant Hafouda a aimablement répondu à nos questions. Ci-après le bref entretien :
1- Comment êtes-vous venu à la gestion d’une telle résidence ?
Je suis venu au métier par hasard; j’étais fonctionnaire avant. Je suis de formation juriste et j’ai fait une autre formation en commerce et finances également. J’aime tout ce qui se fait par plaisir et passion. La touche originale en tout, m’attire; ce qui fait la touche qui caractérise la résidence que je gère depuis bientôt deux ans.
Au départ je voulais réaliser un projet touristique avec une touche rustique, traditionnelle avec une empreinte originale. J’ai rencontré des difficultés de toutes sortes qui ont fait que j’ai renoncé au projet.
2- Quel constat faites-vous du tourisme saharien, ces dernières années.
Il y a une différence perceptible concernant le tourisme saharien d’avant et après l’avènement de la pandémie du coronavirus. Les gens, maintenant cherchent à découvrir leur pays ; ce qui donne un souffle au tourisme intérieur, notamment le volet saharien. Cette année, à titre d’exemple, on a connu un défilé de groupes de citoyens (jeunes et moins jeunes) qui passent leurs vacances d’hiver dans la région du Souf ; alors qu’avant, ce n’était pas le cas.
3- …Qu’en-est-il des infrastructures d’hébergement ?
Le manque de structures d’hébergement est perceptible. La wilaya d’El Oued demeure à la traine concernant les infrastructures hôtelières, en comparaison avec Timimoun, Ghardaîa et Taghit.
• • Seulement, il y a lieu de souligner que chaque année il y a du nouveau à Oued Souf : De nouveaux restaurants, hôtels et de résidences ouvrent et Tant mieux !
Côté animation, on a trois festivals ; celui de la ville, celui de la chanson scolaire et celui du mariage; ce qui attire beaucoup de monde et crée ainsi une atmosphère de fête dans la ville de manière continue.
4- Qu’est-ce qu’un «bon hôtelier», selon vous ?
Un bon hôtelier est celui qui est bien formé à la base et qui a une certaine expérience dans le domaine. Bien évidemment, ça ne suffit pas ! Il faut en plus qu’il aime son métier et qu’il reste constamment à l’écoute de ce qui se passe à travers le monde. Car les métiers du secteur du tourisme sont en évolution constante. De ce fait, il faut une mise à jour continuelle pour le personnel de l’hôtellerie.
Maintenant, la formation professionnelle et même l’université s’intéressent de près aux métiers du secteur du tourisme et offrent des formations de qualité. Seulement, on remarque qu’il n y a pas de formation recyclage pour les employés du secteur. Les pays voisins nous dépassent à ce niveau. Beaucoup reste à faire chez nous.
- …Soyez un peu plus précis.
Concernant la culture touristique, je veux dire essentiellement. Recevoir des touristes de toutes nationalités, de différentes cultures et religions, ce n’est pas une sinécure ! J’ai été en Tunisie et au Maroc et dans d’autres pays, j’ai remarqué qu’on accepte plus facilement l’autre, contrairement à nous, où l’on a encore des préjugés. Tout cela demande un travail à la base, une formation adéquate et une culture. Il faut s’ouvrir d’avantage sur le monde, si l’on veut développer le tourisme.
5- Quel est le problème que vous rencontrez dans l’exercice de votre métier?
Il y a un manque de personnel dans l’hôtellerie ! Je veux améliorer la qualité des prestations et des services. De ce fait, j’ai beau chercher un réceptionniste professionnel, en vain ! Même avec des annonces sur les réseaux sociaux et les avantages que j’offre ; hébergement, un salaire décent avec assurance. L’épineuse problématique à laquelle font face les hôtels, c’est celle des employés de ménage. Une femme instruite et diplômée n’accepte pas ce boulot. Seules les femmes d’une certaine catégorie sociale l’exercent au noir, par peur de perdre les avantages qu’elles ont ailleurs. Elles veulent l’exercer au noir, sinon elles refusent. De ce fait, la problématique subsiste toujours.
D. Nadia